Cote d'azur

Aller à Port-Cros : conseils pratiques pour organiser votre excursion depuis le continent

Aller à Port-Cros : conseils pratiques pour organiser votre excursion depuis le continent

Aller à Port-Cros : conseils pratiques pour organiser votre excursion depuis le continent

Port-Cros, l’île précieuse : pourquoi y aller ?

Imaginez une île où le chant des cigales rivalise à peine avec le silence sacré des forêts primaires de Méditerranée. Où l’homme, pour une fois, a eu la sagesse de ne pas trop laisser son empreinte. Port-Cros, petit bijou préservé de l’archipel d’Hyères, n’est pas une destination anodine. C’est un appel au ralentissement, une respiration profonde dans le tumulte azuréen.

Classée Parc National depuis 1963 — premier parc marin d’Europe, excusez du peu — Port-Cros est une expérience à part entière. Pas de voitures, pas de resorts clinquants, pas de rodéos en jet-ski. Seulement des sentiers abrupts, des criques aux eaux translucides et une faune qui vous regarde en coin comme pour vous dire : « Prends ton temps… ».

Comment s’y rendre sans perdre son latin (ni son bateau)

Port-Cros, elle se mérite. Mais qui a dit que la beauté devait être facile d’accès ? Plusieurs ports de la côte varoise proposent des traversées vers l’île, mais certains sont plus pratiques — et poétiques — que d’autres.

Depuis le continent, Hyères (La Tour Fondue) est le point de départ le plus direct. Comptez environ 1h10 de traversée avec les compagnies locales telles que TLV-TVM. C’est aussi depuis ce port que vous aurez le plus de choix en termes d’horaires et de fréquence, en particulier durant les mois d’été.

Vous pouvez également embarquer depuis Le Lavandou ou Cavalaire-sur-Mer, en saison. Autrement dit, si vous logez dans ces charmantes communes, inutile de courir vers Hyères au petit matin. Mais attention, ces liaisons sont souvent moins fréquentes, surtout hors saison.

Un petit conseil en passant : réservez votre bateau à l’avance, surtout durant juillet-août. Vous éviteriez ainsi la désagréable surprise du « complet » à la billetterie, avec vue sur le quai.

À savoir avant l’embarquement

En somme, partez légers, mais pas les mains dans les poches. Et par pitié, laissez vos enceintes Bluetooth au fond du sac.

Que faire une fois les pieds sur terre ?

Si vous vous attendiez à une journée plage-paréo-spritz, revoyez vos plans… ou changez d’île. Port-Cros se savoure à la semelle. L’île est un sanctuaire de sentiers escarpés, de panoramas sauvages et d’histoires murmurées par les pins centenaires.

Randonnées avec vue (et mollets en feu)

Le sentier le plus emblématique ? Celui qui mène jusqu’au Fort de l’Estissac. Une montée modérée, idéale pour s’échauffer les genoux et admirer un panorama à 360° sur les rivages turquoise. En continuant, vous pouvez bifurquer vers la plage du Sud – une merveille en demi-lune à l’eau cristalline.

Les assoiffés de nature pourront s’attaquer au Sentier des Crêtes : plus sportif, plus sauvage, plus gratifiant. Vous croiserez peut-être un faucon pèlerin en chasse ou une couleuvre à collier se glissant sous son rocher. Rien que de très normal ici.

Masque, tuba et aquariums vivants

La réserve marine de Port-Cros se savoure aussi… sous l’eau. L’anse de la Palud propose un sentier sous-marin balisé des plus pédagogiques, accessible même aux nageurs peu entraînés. Six bouées équipées de panneaux immergés vous guident au milieu des posidonies, des girelles curieuses et des barracudas en embuscade.

Et entre nous, quoi de plus surréaliste que d’observer une murène dans son habitat naturel, à seulement quelques mètres du rivage ?

Quand partir ?

Si vous aimez les bains de foule et les cris d’enfants, juillet et août sont vos amis. Sinon, je vous soufflerais plutôt mai, début juin ou septembre. Les sentiers sont plus calmes, les poissons moins timides, et l’île semble encore vous appartenir.

L’automne a aussi son charme subtil : les feuillages rougissent doucement, les touristes se font oiseaux migrateurs et les températures restent agréables. Attention cependant aux jours de vent fort qui peuvent annuler certaines traversées. Mieux vaut garder un œil sur la météo marine avant d’embarquer.

Un souvenir ? Mieux : une histoire.

Lors de ma première visite, je me rappelle avoir raté le sentier balisé (volontairement, bien sûr), pour suivre un papillon machaon à travers une forêt de bruyères. Je me suis retrouvé face à une crique déserte, à l’eau si claire qu’un mérou m’y apparaissait comme une hallucination aquatique. Il m’a fixé, impassible, comme s’il évaluait ma capacité à mériter sa présence.

Sur cette île, même les animaux ont l’air de poser des questions philosophiques.

Où manger, où dormir ?

Rassurez-vous, vous ne mourrez pas de faim. Plusieurs petites adresses nichées autour du port proposent de quoi satisfaire ventre et esprit. Le Manoir, seul hôtel de l’île, possède une histoire fascinante, autrefois point de passage des artistes et des résistants. C’est aujourd’hui un havre discret à l’atmosphère délicieusement surannée.

Sinon, quelques restaurants à l’ambiance rustique offrent salades niçoises, tartes maison et vues imprenables. Rien d’extravagant, mais ici la simplicité est reine.

Et si vous aviez prévu de camper ? Mauvaise pioche : le camping est interdit sur l’île. Pour les vrais accros à la nature rustique, il reste la nuitée au gîte du Parc National (à réserver très en amont). Mais beaucoup optent sagement pour une excursion à la journée.

Derniers conseils d’ami (celui qui transpire à travers les sentiers)

Port-Cros n’est pas une destination, c’est un état d’esprit. Une parenthèse méditerranéenne où l’on réapprend — parfois à contrecœur — à écouter le vent, à marcher lentement, à guetter les ombres. Ici, les minutes s’allongent, les corps ralentissent, les regards vagabondent. Et peut-être, peut-être, que vous repartirez avec autre chose qu’un bronzage.

Quitter la version mobile